Le marché de l’alimentation : l’offre

Une croissance spectaculaire

Durant des siècles, le défi des producteurs a été de répondre à une demande sans cesse croissante, due à l’augmentation de la population. Les innovations technologiques amorcées dès la fin du

18^e siècle en Europe, puis les révolutions industrielles et agricoles du siècle suivant ont permis une augmentation continue des rendements de l’agriculture et de l’élevage. En parallèle, les techniques de conservation et les moyens de transport deviennent plus performants.

De nombreuses entreprises agroalimentaires dans les pays industrialisés se développent de manière spectaculaire durant les années 1960. Les années 1970 se caractérisent par une production et une consommation de masse des produits alimentaires, devenus moins chers et diffusés par une grande distribution de plus en plus importante.

Toutefois, l’offre ne vient pas des seules grandes industries agroalimentaires. L’artisanat et les petites entreprises n’ont pas complètement disparu. Au contraire, la demande de certains consommateurs pour des aliments non standardisés permet aux boulangeries par exemple de se différencier et de proposer d’autres services et produits.

Le principe des marques de distributeur, les MDD, s’impose dès les années 1990 pour concurrencer les grandes marques. Les MDD copient les produits de grandes marques, mais les vendent moins cher puisqu'ils n'engendrent pas de coût publicitaire. Ils sont fabriqués le plus souvent par de petites et moyennes entreprises et sont commandés par un distributeur.

L’offre est actuellement plus que suffisante dans les pays industrialisés et propose à la majeure partie des consommateurs une diversité de produits encore jamais atteinte.

Une offre ciblée

Jamais un choix de produits aussi variés n’a été mis à disposition de l’acheteur, et à tout moment de l’année. Le commerce international et des chaînes de productions efficaces permettent un réassortiment continu de la marchandise. L’offre se renouvelle sans cesse : aux États-Unis, plus de dix mille nouveautés apparaissent chaque année. Les aliments à petits prix côtoient les hauts de gamme dans un même rayonnage. En effet, même si le prix n’est pas le seul critère lors des achats, il s’agit d’offrir des articles à des prix abordables pour rester compétitif.

Afin d’élargir et stimuler le marché, les acteurs de l’offre s’appuient sur des données sociodémographiques. L’âge ou le sexe renvoient à des produits différenciés. L’immigration génère aussi de nouvelles demandes, favorisant l’apparition d’un commerce ethnique. Une autre stratégie, plus récente, mais qui demande davantage de flexibilité de la part des entreprises, consiste à s’appuyer sur les demandes précises des consommateurs. Si la demande en blancs de poulet croît en Europe, le producteur s’adapte. Les blancs sont livrés dans les plus brefs délais au supermarché, le reste est congelé et expédié dans le reste du monde.

L’offre suit la demande de certains consommateurs se détournant des produits industrialisés et comble la recherche d’authenticité ou d’autres bénéfices. Les aliments ‘santé’, enrichis en vitamines, minéraux ou autres substances, ou appauvris en graisse et en sucre prennent de plus en plus de place. Les produits locaux, bio ou issus du commerce équitable, longtemps réservés aux commerces spécialisés, se retrouvent partout. En parallèle, les certifications et labels se multiplient. Au final, l’acheteur n’a que l’embarras du choix, au risque de s’y perdre.