Soda
Un soda est obtenu par le mélange de trois ingrédients de base : un sirop, de l’eau et du gaz carbonique. Les premiers sodas font leur apparition au 19e siècle peu après la mise au point de la fabrication des eaux minérales gazeuses artificielles. Au 20e siècle, ces boissons sucrées, pétillantes et rafraîchissantes, présentent une alternative à la consommation toujours plus importante de boissons alcoolisées.
Des eaux minérales du 18e siècle aux sodas
Les sodas sont des boissons sucrées, pétillantes, rafraîchissantes et sans alcool. Ils sont composés d’une eau gazeuse additionnée d’un sirop à base de sucre et d’extraits de fruits ou de plantes.
L’histoire des sodas est liée à la fabrication des premières eaux minérales gazeuses au 18e siècle. Certaines sources d’eaux minérales sont connues pour produire de l’eau riche en minéraux et naturellement gazeuse. Le côté pétillant de ces eaux, comme l’eau de Seltz, a longtemps été un mystère. C’est au 18e siècle que l’on identifie le gaz carbonique comme responsable des petites bulles. Commence alors la fabrication des premières eaux minérales gazeuses artificielles.
Johan Jakob Schweppe, inventeur d’origine allemande, met au point en 1780 à Genève un procédé efficace de carbonation de l’eau. Depuis longtemps, il souhaite mettre l’eau des stations thermales et ses bienfaits en bouteille et à portée de tous. Il la fabrique donc artificiellement. L’usine de production Schweppe, Paul and Gosse s’ouvre en 1792 à Londres. Les premières bouteilles sont de forme ovoïde, « pour mieux retenir le gaz », et ne peuvent donc pas être posées debout. Au début du 19e siècle, l’entreprise commence la fabrication de sodas.
En 1886, aux États-Unis, un pharmacien d’Atlanta prépare un nouveau sirop qui, selon lui, a des vertus désaltérantes et apaisantes. Le sirop, tout d’abord dilué dans l’eau glacée, est encore plus apprécié lorsqu’il est mélangé à l’eau gazeuse. Cette boisson, le Coca-Cola, est tout d’abord mise en vente dans les pharmacies. Au cours des années suivantes, la prohibition d’alcool aux États-Unis favorise le développement des eaux gazeuses sucrées et aromatisées. Aujourd’hui, les sodas dominent le marché international des boissons non alcoolisées.
Méthode générale de fabrication des sodas
La fabrication des sodas est relativement simple. Elle consiste à mélanger trois ingrédients : de l’eau, du sirop et du gaz carbonique. Les sucres utilisés pour la préparation du sirop sont de différentes sortes : du saccharose, du fructose issu d’amidon ou des édulcorants. À cette solution sucrée vient s’ajouter un mélange d’extraits de plantes ou de fruits dont la composition est le secret des marques. L’eau et le sirop sont ensuite mélangés en des proportions extrêmement précises. La dernière étape de préparation est la gazéification de la boisson, par l’ajout du gaz carbonique. Divers acidifiants, édulcorants et colorants peuvent entrer dans la fabrication industrielle des sodas. Les boissons énergisantes se différencient des sodas par une teneur en caféine très élevée.
Grâce à un appareil ménager, la machine à soda, qui permet facilement la gazéification de boissons, il est actuellement possible de fabriquer ses propres sodas ou eaux minérales.
La vertu première du soda : une boisson sans alcool.
À Toronto, en 1904, un pharmacien chimiste, fabricant d’eaux gazeuses, a l’idée d’aromatiser son produit au gingembre : il invente le Canada Dry. En 1980, une célèbre campagne de publicité présente la marque sur fond de prohibition : « Canada Dry, ça ressemble à de l’alcool, c’est doré comme de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool et c’est pour cela que ça désaltère ».
En 1907, la marque de sodas allemande, Bilz Brause, change de nom et s’appelle désormais Sinalco. Un nom qui provient du latin sine alcohole et qui signifie ‘sans alcool’.
DE CAPITANI, François, 2005. Les eaux minérales en Suisse. In : L’eau à la bouche. Vevey Alimentarium. pp. 125-133.
GOUDOT, Sébastien, LAKHDARI, Omar, TAP, Julien, 2003. Etude d’une filière du secteur des boissons : Les Sodas. Projet de 2e année [en ligne]. Paris : Université Paris XII. Val de Marne. [Consulté le 22 décembre 2015]. Disponible à l’adresse : http://julientap.free.fr