Slow Food

Du plaisir de la table à la promotion du patrimoine agricole et gastronomique local

Contre un mode de vie toujours plus rapide et une production alimentaire industrielle, le Slow Food est une association fondée en Italie en 1986 par Carlo Petrini, journaliste et sociologue, en réaction à l’ouverture d’un fast-food à Rome. Prenant l’escargot comme logo, l’association, au service du développement durable et la biodiversité agro-alimentaire, promeut un patrimoine agricole et gastronomique local ainsi que le droit au plaisir de la table pour tous. Très vite, le Slow Food devient un mouvement international, avec des membres et des antennes locales dans le monde entier. À travers ses actions (Salone del Gusto, congrès, etc.) et ses publications, Slow Food sensibilise à l’art de la gastronomie et encourage à prendre du temps pour cuisiner et manger de manière conviviale.

Dix ans après sa fondation, l’association lance le projet L’Arche du Goût afin de cataloguer des produits artisanaux, des races animales ou des variétés de fruits et de légumes menacées d’extinction. En 1999, elle crée le label des Sentinelles (Slow Food Presidium) afin de pérenniser ces produits en voie de disparition. Sous ce label, les producteurs gagnent en reconnaissance locale et internationale et bénéficient d’un réseau d’experts dans divers domaines (agronomie, économie, anthropologie, restauration, distribution), dont une partie est issue de l’Università degli studi di scienze gastronomiche à Pollenzo en Italie créée en 2004. Slow Food sert aussi d’appui aux politiques publiques relatives à l’alimentation. En ce sens, l’association collabore depuis 2009 avec le Fonds international pour le développement agricole (IFAD) pour aider des populations rurales des pays du Sud à développer leur production agricole ou leur élevage afin d’accroître leur revenu, et ainsi améliorer leurs sécurité et souveraineté alimentaires.

Aujourd’hui, Slow Food regroupe plus d’un million de personnes dévouées à soutenir une alimentation locale et de qualité dans plus de 160 pays. Malgré leurs énormes efforts pour promouvoir un patrimoine agricole et culinaire de qualité, leur impact n’a pas encore été mesuré. Il est ainsi difficile de connaître les participants et de savoir ce que le mouvement apporte réellement aux produits et aux producteurs. Par ailleurs, certaines personnes critiquent l’excès de communication sur des produits de niche à défaut d’un projet territorial. D’autres reprochent que certains Presidia représentent un seul producteur et doutent de l’auto-certification qui ne garantit aucun contrôle. Finalement, un certain nombre de consommateurs déplorent les prix des produits jugés excessifs et peu accessibles, au détriment des producteurs.

De nombreuses initiatives parallèles à Slow Food

Au-delà du domaine alimentaire et agricole, le Slow Food a donné naissance à d’autres mouvements mettant au cœur de leur philosophie le développement durable pour une meilleure qualité de vie (Slow Money, Slow Education, Slow Management, Slow Tourism, Slow Design, Slow Media, Slow Science, etc.).Parallèlement à ces initiatives, de nombreux autres projets embrassent la même perspective : la vente de paniers de légumes et de fruits de saison, la création de jardins potagers urbains et scolaires ou encore des allocations attribuées à des petits producteurs par divers organismes publics et privés.