Le dernier repas
Lors de son dernier repas, à la veille de la Pessa'h, Jésus préfigure son sacrifice avec les symboles du pain et du vin, et rachète la faute originelle d’Adam et Ève. Il institue ce qui va devenir l’eucharistie, ou la communion. C’est un repas fondateur, repris depuis 2000 ans par tous les chrétiens.
Un repas fondateur
Dans le Nouveau Testament, le dernier repas de Jésus se déroule la veille de la Pessa’h. Celle-ci commémore la fuite du peuple d’Israël hors de l’Égypte épargné du dixième fléau par le sacrifice de l’agneau pascal. Jésus va donner au repas un autre sens en annonçant son propre sacrifice comme agneau divin par le pain et le vin, symboles de son corps et de son sang. Il bénit le pain, le rompt et le donne à ses disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps ». Puis prenant une coupe, il dit : « Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dit, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le Royaume de mon Père. » (Matthieu 26, 26-29).
Ces paroles signifient pour les chrétiens le pardon des péchés et de la faute originelle commise par Adam et Ève. Elles sont une promesse de résurrection et le fondement de l’eucharistie (du grec eucharistia : ‘action de grâce’). Ainsi, le sacrifice du Christ devient une célébration essentielle du christianisme.
Un repas inlassablement répété
Le dernier repas de Jésus est repris depuis 2000 ans par tous les chrétiens. Pour les catholiques, il est au centre du service divin et se répète chaque dimanche, voire chaque jour pour les plus pratiquants. L’autel, d’abord une simple table en bois, sera par la suite recouvert d’une nappe évoquant la table familiale et invite au repas et au partage. Le vin est réservé aux prêtres, mais les hosties sans levain (du latin hostia, ‘victime’) sont partagées par tous. Quant aux protestants, ils partagent le vin et le pain. Le rituel de la communion est variable selon les communautés.
La Sainte-Cène
Le dernier repas de Jésus a été représenté par de nombreux peintres. L’œuvre la plus connue est sûrement La Cène de Léonard de Vinci. Cette représentation est à tel point entrée dans la mémoire collective que les publicitaires ne se privent pas de l’utiliser. Elle a été reprise et parodiée à maintes reprises pour vanter un produit, de la voiture au vêtement, ce qui n’a pas été parfois sans déclencher de vifs débats.
SOUAN, Olivier, 2015. Commémorer la résurrection du Christ. Le Point Références, Le christianisme : rites et fêtes. Janvier-février 2015. pp. 20-21
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Feinberg Vamosh, Miriam, 2011 (3e édition). Les nourritures aux temps de la Bible. France : Bibli’O
Philippe Walter, 2003. Mythologie chrétienne. Paris : Éditions imago
La Sainte Bible, dite Bible de Jérusalem, 1955, Paris : Le club français du livre.