Le végétarisme dans l’hindouisme
Le végétarisme répond au principe de non-violence de l’hindouisme. Il se place au sommet de la hiérarchie des systèmes alimentaires hindous et est ancré dans les mœurs du pays. Son application peut cependant varier selon les régions et les communautés. Même si le goût pour la viande semble actuellement émerger, la consommation de chair animale, coûteuse, reste encore relativement peu importante en Inde.
Le végétarisme dans l’hindouisme : le principe de non-violence
Le végétarisme s’est imposé progressivement dans l’hindouisme. D’abord, la consommation de viande et de poisson était tolérée dans la mesure où l’animal avait été sacrifié aux dieux, le sacrifice justifiant le meurtre. Puis, dans une religion de plus en plus marquée par l’ahimsâ, ‘l’absence du désir de tuer’, s’abstenir de viande et de poisson est devenu méritoire, et le végétarisme s’est imposé comme un modèle respectant le principe de non-violence. En même temps, poissons et viandes ont été perçus comme particulièrement impurs, car souillés par l’acte de l’abattage. Le végétarisme a été pratiqué par la caste des brahmanes (groupe des prêtres, le plus élevé dans la société hindoue), et s’est retrouvé au sommet de la hiérarchie des régimes alimentaires.
La pratique du végétarisme n'est cependant pas exercée de la même manière selon les régions, les familles et les milieux sociaux. Il existe des différences dans la caste même des brahmanes. Par exemple, les brahmanes du Cachemire (État au nord de l'Inde) mangent de la viande et ceux du Bengale (État à l'est de l'Inde) du poisson.
L’arrivée du régime carné
Si le végétarisme hindou est une pratique alimentaire ancrée dans les mœurs indiennes (25 % à 35 % de la population serait végétarienne), il n’est pas le seul modèle. D’une part, le végétarisme peut être une solution à un manque de moyen financier plutôt qu’un précepte religieux. Pour beaucoup, la consommation de viande, coûteuse, reste occasionnelle : lors d’une fête, une fois par mois ou par semaine, selon les revenus. D’autre part, la viande ou le poisson ont toujours été valorisés dans certaines régions ou communautés de l’Inde. C’est le cas chez les Rajput qui ont donné leur nom au Rajasthan (État au nord-ouest de l’Inde). De plus, le goût pour la viande semble aujourd’hui de plus en plus s’affirmer. Il faut cependant relativiser l’importance de cette consommation. Selon des données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA/FAO), la consommation annuelle de viande par année et par habitant en 2005 était de 5,1 kg en Inde (et de 82 kg en Europe).
Des tendances émergentes
Le végétarisme pratiqué dans la religion hindoue en Inde coexiste avec un végétarisme empreint d’une ‘vision occidentale’. Le choix de cette pratique alimentaire serait davantage individuel que collectif, et exprimerait plutôt une réaction face à l’urbanisation et à l’industrialisation croissantes. Dans ce contexte, le végétarisme est associé à la santé et à l’équilibre nutritionnel, des préoccupations contemporaines. Ce régime alimentaire ne comprend pas de protéines animales, mais des produits végétaux et des légumineuses.
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