Cette fourchette et ce couteau de 1730 montrent la place croissante prise par les couverts sur les tables depuis la Renaissance, notamment à la suite de modifications formelles et stylistiques importantes.

Ainsi, la lame arrondie du couteau marque désormais la différence entre le couteau de table et l’ustensile de cuisine, à lame pointue. La fourchette comportant deux dents se dote quant à elle au 17^e siècle d’une troisième pointe, permettant d’amener plus facilement des aliments à la bouche.

La présence toujours plus forte des couverts sur la table se manifeste aussi dans l’apparence des manches. Réalisés en porcelaine de Meissen, leur motif floral est caractéristique de la production de cette manufacture allemande qui, au 18^e siècle, fournissait les plus grandes maisons d’Europe. Enfin, la finition du couvert est soignée par un montage 'à soie traversante', où le corps métallique traverse le manche de part en part et est dissimulé à l’extrémité par un rivet décoratif.